Interdiction de passer sous une échelle !

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A première vue, beaucoup partagent cette superstition, alors allons-y pour le premier volet de nos superstitions, l’une des plus ancrées dans notre quotidien, notre histoire.

Lorsque vous voyez devant vous ce perchoir appuyé contre le mur, hésitez-vous à passer dessous ou bien, sans éprouver la moindre crainte, continuez-vous votre chemin ?
Un dilemme qui remonte, mais qui remonte…

Une superstition bien installée dans l’hexagone veut que passer sous une échelle soitsigne  de mauvais augure, la promesse de l’arrivée d’un évènement fâcheux. Alors, comment cet outil à totalement banal au quotidien, a-t-il pu se charger d’une force aussi superstitieuse ?

Niveaux de réponse

Depuis toujours, l’échelle a toujours été considérée comme le symbole de verticalité entre le ciel et la terre ; elle représente en quelque sorte les échanges entre le monde divin et le monde terrestre, c’est comme ça…

Ce symbolisme fort se retrouve dans presque toutes les civilisations. C’est parti pour un petit tour chez nos voisins à travers les âges…
Chez les Egyptiens (l’échelle de Râ autorise ce qui la gravissent à voir les dieux), les indiens d’Amérique (pour qui une échelle permet d’atteindre l’arc en ciel) ou encore l’hindouisme, l’échelle représente beaucoup.  En occident où nous découvrons que l’échelle est illustrée par le célèbre récit de l’échelle de Jacob, qui se trouve au livre de la Genèse, dans la Bible.

Vous voulez en savoir plus ? Pourchassé par son frère Esau, auquel il a subtilisé son droit d’ainesse et la bénédiction de leur père, Isaac Jacob doit fuir au loin. Une nuit, très fatigué, il se couche sur le sol et s’endort. Il voit alors en songe une échelle dont le sommet touche le ciel et sur laquelle montent et descendent des anges. Dieu lui apparaît et lui promet une nombreuse descendance ainsi que la possession de la terre sur laquelle il a trouvé sommeil.

L’échelle de Bricomarché…Non ! Rien de moins que la maison de dieu et la porte du ciel !!!!

L’échelle de Jacob apparaît donc comme le symbole de la communication entre Dieu et les hommes. Pour les pères de l’église, les barreaux de l’échelle symbolisent les gradations des exercices, qu’il faut franchir les uns après les autres pour passer de l’état charnel à l’état spirituel, ce qui permet de quitter la condition terrestre pour accéder à l’état angélique. Ils interprètent les anges qui montent comme le signe de la vie contemplative, ceux qui descendent comme le signe de la vie active. Le nombre des barreaux varie par ailleurs selon les interprétations.

Et vous, combien de barreaux avez-vous à votre échelle ? Mesdames vont peut-être s’y mettre ?

Combien de barreaux à votre échelle ?

Le nombre de barreaux varie selon les interprétations. Pour les uns, ils sont sept, en référence aux couleurs de l’arc en ciel ou aux planètes du système solaire ; pour les autres, en plus grand nombre, ils renvoient aux différentes vertus… Quant à Jésus, il se présente comme la nouvelle échelle de dieu, ouvrant aux hommes le chemin du ciel.

La source de la superstition

On considère que l’échelle forme avec le mur et le sol sur lequel elle repose, un triangle sacré réservé à Dieu, ce qui implique qu’il est interdit de pénétrer dans cet espace en passant dessous.

De là vient la superstition selon laquelle celui qui ose entrer dans ce triangle, commettant ainsi un sacrilège, est voué aux puissances infernales. Cette superstition est renforcée par le fait que, lors de la crucifixion de Jésus, une échelle était appuyée contre la croix, ce qui contribue à lui donner un caractère sinistre.

En France et en Angleterre, les condamnés à mort passaient sous une échelle appuyée contre le gibet, alors que le bourreau la contournait

Comment conjurer le mauvais sort ?

Si imprudemment, vous avez le malheur de passer sous une échelle, que faire ?

Cracher trois fois à travers les barreaux ou en croisant les doigts. Dans le cas d’une échelle double, le symbolisme est différent : les deux parties égales unies par la barre du sommet sont comparables à une balance, ce qui renvoie à la justice immanente. Son caractère sacré est tout aussi fort et passer dessous entraîne la malédiction. Dans certaines régions, on considère comme néfaste de rendre un objet à quelqu’un à travers les barreaux, car c’est aussi une profanation du triangle sacré.

Que d’interdits rattachés au simple fait de passer sous une échelle ! Mais le plus grand des dangers n’est-il pas, plus prosaïquement, de recevoir sur la tête le pot de peinture tenu par l’ouvrier juché au sommet ?

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